21ième marche commémorative à la mémoire des femmes abattues et disparues 12 février 2012 Partagez Share on Facebook Share on Twitter Share on Reddit Share on LinkedIn Email Naomi Sayers, Vice-présidente (femmes) – Le 14 février 2012 marquera la 21ième marche commémorative à la mémoire des femmes abattues et disparues du Downtown Eastside de Vancouver. Depuis que ces marches ont été reconnues à l’échelle internationale par des organisations tels qu’Amnistie internationale et la Convention des Nations unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, des rassemblements ont eu lieu à travers le Canada dans plusieurs villes, incluant Toronto, Ottawa et Montréal. En 2005, le Parti libéral du Canada a lancé l’initiative Sisters in Spirit en collaboration avec l’association des femmes autochtones du Canada (AFAC). Pour une durée de cinq ans, le Parti libéral a promis d’injecter plus de 5$ millions de dollars dans ce projet. L’AFAC a utilisé cet argent afin de rassembler de l’information sur des femmes disparues et abattues. Depuis ce temps, l’AFAC a découvert que « plus de 600 femmes autochtones sont disparues ou ont été abattues depuis 1990 et il est possible que ce nombre soit plus haut ». De plus, les recherches de Sisters in Spirit en 2010 ont indiqué que « les femmes et filles autochtones ont autant de chance d’être abattues par un étranger que par quelqu’un qu’elles connaissent déjà et qu’elles représentent 17% des victimes des homicides » tandis qu’elles ne forment que de 3% de la population totale du Canada. En octobre 2011, une enquête a été lancée dans le but d’examiner de façon plus attentive le nombre de femmes disparues et abattues en Colombie-Britannique et le bâclage du cas de Robert Pickton par la police. La question principale à laquelle l’enquête avait pour but de répondre était de savoir si « les femmes les plus vulnérables de notre société sont traitées de la même manière par la police et par la loi que les autres citoyens ». Suite à cette enquête, le 3 novembre, 2011, le Premier ministre Stephen Harper a bizarrement annoncé que les initiatives de Sisters in Spirit ne seraient plus financées. De plus, un grand nombre des recommandations proposées par Amnistie internationale en 2004 et par l’ONU en 2008 n’ont pas encore été mises en application. À ce jour, l’enquête sur les femmes abattues et disparues en Colombie-Britannique et sur le cas de Robert Pickton cite « des problèmes de politiques très graves ». En outre, l’AFAC a récemment annoncé que l’ONU lancera une enquête indépendante concernant les femmes autochtones abattues et disparues au Canada. Les femmes autochtones, malgré plusieurs initiatives canadiennes, demeurent négligées. Les femmes autochtones au Canada ont toujours été victimes de la discrimination systématique et institutionnelle. C’est un problème qui persiste à ce jour. Tel qu’indiqué plus haut, les femmes autochtones représentent 3% de la population canadienne, tandis qu’elles représentent 17% de toutes les victimes des homicides et 32% de la population fédérale incarcérée. Les femmes autochtones, d’après la société Elizabeth Fry, « sont surreprésentées dans le système de justice criminel comparé aux hommes autochtones ». Malgré ce fait, la section 218.2(e) du code criminel du Canada et les décisions de la Cour suprême dans R. v. Gladue « établissent des paramètres concernant la condamnation de contrevenants, et en particulier, les contrevenants autochtones ». Les femmes autochtones reçoivent plus souvent la classification de haute sécurité et se trouvent dans des institutions fédérales plus fréquemment que les femmes non autochtones et les hommes autochtones. En leur considérant « des parents incompétents », le système des écoles résidentielles a forcé des hommes et des femmes autochtones à abandonner leurs enfants. Les excuses de plusieurs partis politiques aux anciens élèves du système des écoles résidentielles a facilité la réconciliation entre le peuples autochtones et la société canadienne. Pourtant, le projet de loi C-10 sur la justice criminelle de Stephen Harper aura des conséquences graves pour les autochtones, surtout les femmes. Tracey Booth, directrice de la société Elizabeth Fry de Manitoba, explique que cette loi affectera grandement les autochtones ainsi que toutes les prisonnières. Malgré toutes les excuses de la part des politiciens et le fait que la loi sur les Indiens a été modifiée à plusieurs reprises, les femmes autochtones ne sont pas justement traitées par la société et le gouvernement canadien. L’état des femmes autochtones au Canada représente l’incompétence – sur l’échelle nationale – de leur propre gouvernement. Ces femmes ne sont aucunement protégées par leur système juridique. En outre, la recommandation du député conservateur Rob Clarke d’abolir la loi sur les Indiens sans consulter les Premières Nations démontre l’attitude paternaliste du gouvernement conservateur envers les femmes autochtones et leurs enjeux. Cette 21ième marche commémorative à la mémoire des femmes abattues et disparues nous rappelle que nous devons continuer à soutenir les droits des Premières Nations, des Métis et des Inuits. Ce soutien nécessite le juste traitement des femmes autochtones dans la société canadienne. Nous vous encourageons à visiter la page Facebook de Sisters in Spirit afin de voir toutes les informations pertinentes sur les femmes abattues et disparues et toutes les initiatives et campagnes concernant la justice des femmes autochtones.